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Les raisons du bareback

En y réfléchissant, on peut faire quelques déductions quant à ce qui amène de plus en plus de mecs à avoir des relations non protégées, en dépit des risques qui en découlent.

Sur le site internet "The Bareback Zone" (BBZ pour les habitués ou
http://www.bbackzone.com), j'ai eu l'occasion de discuter avec pas mal de jeunes mecs de 18-25 ans environ qui m'ont exprimé leur désir de se faire plomber dans le but de ne plus avoir à se poser de questions lors de leurs relations sexuelles avec d'autres mecs dont ils ignorent tout d'eux. A les lire, on ressent un profond ras-le-bol de multiple chose.

Il y a de cela quelques jours, j'ai chatté avec un mec un peu plus âgé. Dans son profil, plusieurs images étaient publiquement visibles où l'on pouvait voir son point de vue, qui serait à priori l'impression et l'avis de beaucoup de mec dans cette situation de volonté de se faire contaminer.
J'ai extrait pour vous quelques lignes des textes incrustés dans ses images :

"Où va le monde? Tout est de pire en pire. Cela pousse les gays à bz nokpote.
La violence sociale, les couples qui ne tiennent pas, les menaces de toutes parts... toutes ces pressions influencent la sexualité. Nous somme dans une époque déprave sans spiritualité et moralité.
La culture gay ne propose que la "culture backroom". Il n'ya plus de dialogue, il n'y a que des partouzes et de la débauche sexuelle qui sont proposées.
Sodome est de retour! les jeunes ne voient plus de perspective: chômage, perte du pouvoir d'achat, soucis climatique pour l'avenir. Certains se disent "nokpote, nofutur", et si c'était vrai? Que va-t'il se passer dans ce monde de fou? Alors le bareback, pourquoi pas? Ce sera toujours ça de vécu !!!!!"

 

"Mieux vaut mourir du Sida que d'ennui

Prophète du jus. Depuis le milieu des années 90, le No capote se popularise. Ce mouvement, comme bien d'autres, est né aux States. Les précurseurs. Tout est apparu en 1995 lorsqu'une  star du porno, Scott O'Hara, a déclaré baiser sans capote. Puis en 1997, ce fut au tour de Tony Valenzuela, ancien acteur porno séropo. Ils réclamaient l'abandon des préservatifs. Prophètes sodomites. Dans un édito de 1995 intitulé "Le Superman de la capote n'est plus" et publié dans Steam, O'Hara, aujourd'hui décédé, écrit : "J'en ai marre d'utiliser des capotes, je ne le ferai plus. Je ne ressens pas le besoin d'encourager les séronégatifs à le rester.". On commença à voir des papiers sur le sujet dans des magazines comme Poz ou The Advocate. Ca a exaspéré et attristé les homos qui s'étaient battus pendant toutes ces années pour lutte contre le Sida, tout en enterrant ceux qu'ils aimaient. Les intégrationnistes voyaient tout leur travail réduit en miettes par cette poignée d'indomptables iconoclastes. C'est un long article du journal Poz "A ride on the wild side", publié en février 1999 de Mickael Scarce qui lança une campagne médiatique outre-Atlantique ravageuse.


Contamination = libération


Libre, descendu de la croix. A la Bareback House, je me sentais bien, sans complexe ni culpabilité (si un jour je l'ai jamais été...). Je me sentais libre. Délesté de toute honte. J'étais content et fier, heureux même. Ni mon homosexualité ni ma séropositivité n'étaient plus mon approche. Tout autour, des hommes comme moi qui ne se mentaient pas, qui pouvaient vivre leurs fantasmes, sans leur croix. Nous étions tous des Christ, nus, décrucifiés. Le cul en Golgotha. Je suis rentré dans le jeu sereinement, à mon rythme. D'abord quelques pipes à droite à gauche et vice-versa. De beaux engins ma foi. De la viande par étals entiers, exposée offerte. Des monceaux de chairs pour me repaître. Barbaque. J'étais boucher, cruel et sanguinaire.
Ce soir-là, on trouvait pas mal de grosses bêtes dépravées. C'était surprenant de voir ces hommes qui passent des heures en salle à entretenir leur corps comme des bécanes de luxe et qui cette nuit, jouaient à qui serait la plus cybercochonne de toutes. C’est le premier argument des anti-barbackers : "Vous ne pas attention à vous-même, vous ne vous respectez pas, vous vous détruisez". Et bien non, nous ne sommes pas forcément autodestructeurs. Bien au contraire. Nous sommes en lutte pour nous assumer tels que nous sommes, tels que sont nos désirs. Vivre notre jouissance, respecter nos différences et agrandir notre liberté. Et notre liberté étend la vôtre à l'infini."

J'ai enfin trouvé d'où ce texte était véritablement issu, il s'agit d'un ouvrage écrit par Erik Remes dont je vous commnunique l'adresse de son site : http://www.erikremes.net/



Il y aurait donc un lien "de causes à effets" qui serait  conjoncturel et social. Il y a aussi, mais très minoritairement, l'influence qu'exerceraient les ainés sur les plus novices ou les hésitants de passer à l'acte.

J'ai pu relever également en discutant avec un autre qu'il y aurait également un effet de "trop d'information tue l'information".
En effet, on peut aisément dire qu'il y avait un grand besoin d'informer la population des moyens de prévention qui sont au nombre de  ... UN : la capote. J'entends très fréquemment dire des mecs de plus de 35ans qu'ils font  "partie de la génération de ceux qui ont dû passer de la baise "naturelle" à la baise au latex", ce qui pour eux aurait été très difficile à insérer dans leurs habitudes sexuelles. La capote était souvent préparée et disposée sur la table de nuit, mais était vite oubliée quand les étreintes s'intensifiaient.
pour les générations suivantes qui ont eut à leur connaissance l'importance du port du préservatif, parfois même avant de savoir ce qu'était la sexualité, le "petit gant de médecin sans doigts" a été victime de son propre succès. La nature même de l'être humain n'est-il pas de braver les interdits?
Donc à force de trop interdire,  je fais partie de cette génération, nous avons subi un trop-plein d'interdiction, provoquant chez plusieurs une sensation de frustration dans notre propre liberté sexuelle. Et je dois reconnaitre, je ne pense pas être le seul dans cette situation, que cette frustration s'évapore immédiatement dès que l'on a son premier rapport bareback. Une véritable sensation de liberté nous enivre et a vite fait de remplacer toutes ces limitations qu'impose la prévention.

Alors? Sommes-nous des suicidaires inconscients ou des aspirants à une sexualité qui ne soit pas bridée par d'autres qui eux sont frustrés par leur hantise d'être à leur tour contaminés?

Personnellement, je par du principe même qui fonde notre société : "la liberté de chacun s'arrête là où commence celle des autres". C'est pour cela que chacun a donc le libre choix de baiser avec ou sans préservatif en accord avec le ou les autres partenaires, sans avoir à subir quelconques jugement que ce soit dans un sens ou dans l'autre.

 

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